[INTERVIEW] Rencontre avec Leo Leonard : sa vie après The Pirouettes, son retour en solo et l’Amour

À l’occasion de la sortie imminente de son premier projet en solo, Leo Leonard, artiste aux multiples facettes, ancien membre du groupe The Pirouettes et songwriter aguerri, a accepté de rencontrer Musicaléomentvotre.

Alors que Vérités son EP six titres vient de sortir, c’est sous les (presque) derniers rayons de soleil de ce mois d’octobre que nous avons parlé musique, bien évidemment, d’amour et d’humanité, de succès et d’authenticité.

Rencontre avec Leo Leonard et son premier disque en solo : Vérités.

Musicaléomentvotre : Bonjour Leo, comment tu vas ?

Leo Leonard : Bonjour, ça va et toi ?

M : Ça va super, merci. Est-ce que tu peux te présenter à ceux qui ne te connaissent pas encore ?

L.L : Je m’appelle Leo Leonard et j’ai commencé la musique très jeune au sein d’un groupe qui s’appelait Coming Soon, que j’avais avec mon frère et d’autres garçons, on venait d’Annecy. Après plusieurs années et un petit succès, j’ai commencé ce projet qui s’appelle The Pirouettes avec mon ex-copine, Vickie Chérie. Ça a bien marché également, on a fait trois albums, plein de concerts et… me voilà aujourd’hui en 2022, pour la première fois en solo !

M : Et qu’est-ce qui t’a donné envie de revenir cette fois-ci en solo ?

L.L : Je « reviens » en solo finalement, parce que la vérité c’est que j’avais déjà sorti un mini album quand j’étais tout jeune, à 13 ans… mais pour rigoler, c’était le début. Aujourd’hui, ça me semblait être la continuité logique en fait. J’ai l’impression que c’est une étape par laquelle tous les artistes passent à un moment. Il faut se retrouver seul face à soi-même, pour voir de quoi on est capable sans l’aide des autres.

M : Et d’ailleurs, ton premier EP Vérités sort ce vendredi 28 octobre. Comment tu te sens ?

L.L : Enfin ! Je suis assez pressé car mine de rien ça fait un an qu’on est sur ces morceaux et j’ai envie qu’ils sortent… pour pouvoir en faire d’autres et préparer la suite.

M : On y voit bien le côté pop que je connaissais dans The Pirouettes, mais j’ai l’impression que tu te libères un peu plus, que peut-être le fait d’être en solo t’a ouvert de nouvelles portes ?

L.L : Oui car maintenant j’écris pour moi et non plus pour deux têtes, ce qui me permet d’être plus personnel et introspectif dans les thèmes abordés.

M : Dans ce premier disque, tu parles beaucoup d’amour et de tout ce rapport à l’humain, à la célébrité comme dans Ma vie de star. Qu’est-ce qu’on peut retrouver finalement dans cet EP ?

L.L : Quand j’écris, je laisse un peu parler l’inconscient et au final c’est presque la mélodie qui guide le texte. C’est la raison pour laquelle j’ai vraiment fait un assemblage des chansons que j’avais telles qu’elles m’étaient venues. C’est vrai que je parle plus facilement de l’amour car c’est le thème qui me semble être le plus universel. Et puis je suis à l’aise là-dedans ! J’aimerais peut-être aborder des sujets plus sociétaux, faire des chansons écolos… ce serait bien, c’est important, mais ce n’est pas quelque-chose qui me vient naturellement. Pour l’instant je me suis concentré sur quelque-chose que je savais faire, c’est-à-dire le côté introspectif, l’amour et aussi parler forcément de mes rêves de célébrité : tout le monde peut devenir une star et je trouvais ça marrant d’en parler. On est tellement dans ce cas-là à… ne pas être très loin de la célébrité mais pas exactement. Et surtout que la vie de star ça vient, ça va, tu peux connaitre un succès qui redescend. C’est un peu ce que je vis avec mon projet solo maintenant. Je repars à zéro.

M : Est-ce que tu peux également nous parler de tes influences, car il y a beaucoup de pop (mais pas que ça) ?

L.L : On en parlait beaucoup avec The Pirouettes : il y a aussi beaucoup de variété française, des années 80, France Gall, Michel Berger, Christophe, Yves Simon… c’est une base qui m’a donné envie d’écrire en français. J’écoute aussi beaucoup de rap français car il y a un grand nombre de rappeurs qui écrivent bien, ça m’inspire.
J’écoute de la pop, Justin Bieber notamment : c’est mon artiste favori, c’est mon Dieu *rires*. Je trouve ça cool d’avoir finalement quelqu’un en tête et de se dire « comment lui il le ferait ? ». Je n’ai pas le même niveau de chant que lui mais j’essaye !

M : Oui et puis tu le fais à ta manière et avec tout ce que tu sais faire, sans copier quelqu’un.

L.L : Ça c’est clair. Je trouve ça aussi intéressant d’avoir un artiste international… si j’essayais de ressembler à un artiste français oui, je copierais. Mais là, la langue fait que c’est différent. En tout cas, je n’ai pas l’impression de copier qui que ce soit en France, et ça c’est cool parce que parfois j’écoute des choses et je me dis « ça ressemble beaucoup à untel », et je trouve ça dommage.

M : Disons que tu perds un petit peu l’authenticité que toi tu essayes de retransmettre finalement. Je trouve que toi ça marche bien. C’est un EP « authentique ».

L.L : Merci ! Pari réussi.

M : Et tu appréhendes comment ce retour ?

L.L : Justement je veux retrouver toutes ces personnes qui m’ont aimé à un moment en continuant à faire des chansons, je me renouvelle. The Pirouettes ne pouvait pas être éternel, on a fait ce qu’il fallait pour rester dans la tête des gens et maintenant c’est un nouveau challenge.

M : Je reviens un peu sur le disque. Tu disais que la mélodie guidait un peu tes textes, comment est-ce que tu as été accompagné sur ce projet ?

L.L : Ça dépend. Souvent je pars d’une démo que je fais seul avec quelques arrangements basiques pour accompagner mes mélodies de voix et puis je travaille avec un arrangeur. Là il s’agit de Schumi1, qui a chapoté tout l’EP ; c’est une super rencontre, un mec très talentueux et très bon musicien que j’ai rencontré quand on a fait le feat avec Zuukou Mayzie, il avait fait l’instru. J’ai aimé sa vibe et je lui ai proposé directement qu’on travaille ensemble pour mon solo car ça a matché. C’est d’ailleurs la première personne que j’ai envie de remercier car c’est un peu avec lui qu’on a fait l’EP, main dans la main. Après, il y a eu d’autres collaborateurs notamment sur le morceau Vallée Verte avec Alex Van Pelt qui est mon ami de toujours et qui était dans Coming Soon. Il y a aussi Marty Bogo avec qui j’ai fait le titre Vu d’en haut.
C’est un peu comme ce qu’on avait fait avec The Pirouettes jusqu’à présent : seul ça n’aurait pas été un rendu aussi satisfaisant.

M : C’est vrai qu’on dit que tout le monde peut faire de la musique seul de nos jours, mais en réalité ça demande un peu d’accompagnement.

L.L : Ouais, c’est difficile d’avoir du recul sur ce qu’on fait et c’est toujours bien d’avoir la vision de quelqu’un d’autre. En réalité c’est rare les gens dans la musique qui font tout tout seul. Il y a peut-être Kevin Parker (Tame Impala) qui le fait, mais il n’y en a pas tant que ça !

M : Ça fait aussi partie du « côté humain » de la musique, que toi tu mets bien en avant dans ton EP.

L.L : J’essaye de parler à un maximum de gens dans mes textes et j’essaye de me mettre à la place de ce que tout le monde ressent. J’ai conscience qu’on est tous humains et égaux, qu’on a tous des sentiments, et j’essaye de rendre mes textes parlants pour le plus de gens.

M : C’est ça la musique de toute façon !

L.L : C’est tout à fait ça !

M : Et, qui dit sortie d’un projet dit forcément… le live. Est-ce que tu peux nous teaser un petit peu ce qui va se passer ?

L.L : On sera deux sur scène. Moi à la batterie et au chant et mon acolyte Alex avec qui j’ai fait Vallée Verte à la guitare. Ça va franchement être très bien ! J’ai trop hâte de faire mon premier concert, le 10 décembre au Pop Up ! du Label, pour commencer modestement.

M : Et du coup, il est comment ton rapport à la scène ?

L.L : J’adore ça justement ! C’est aussi pour ça que j’ai envie de faire des lives très vite car c’est le moment où tu vas à la rencontre de ton public, et tu récoltes les fruits de ton travail. Tu te rends compte que des gens se sont approprié tes morceaux, qu’ils les connaissent. En tout cas, la connexion qu’on avait avec le public de The Pirouettes était géniale. Avec Vickie, le live c’était la raison pour laquelle on faisait tout ça.
J’ai hâte de reprendre avec Leo Leonard mais je me mets un peu en difficulté dans la mesure où je ne vais pas juste prendre le micro et jouer avec un groupe. Cette fois j’ai vraiment envie de participer à l’élaboration de la musique sur scène en gardant la batterie qui est mon instrument principal et chanter. Je suis debout à la batterie, un peu comme dans Velvet Underground. Voilà, c’est la réf’ !

M : C’est rare ! Et alors tu dirais qu’avec le temps tu es devenu plus team studio ou team scène ?

L.L : Je ne sais pas s’il faut être team l’un ou l’autre, c’est complémentaire et les deux sont franchement kiffants. Je peux vraiment ressentir des moments d’euphorie aussi bien sur scène qu’en studio quand quelque-chose marche, que tu es content de ce que tu as ou même au moment de la composition. C’est ce qui est intéressant : c’est beaucoup de travail, de remise en question et de douleur de créer des choses… mais quand ça marche, tu ressens un truc que tu ne ressens dans rien d’autre, c’est la satisfaction. Et, c’est ce que je recherche tant en studio que sur scène.

M : Je vois ! Et je vais donc arriver à ma toute dernière question : pourquoi écouter Vérités ?

L.L : Il faut l’écouter car il est entrainant, catchy avec des textes profonds qui peuvent faire réfléchir. Et la cover est très belle ! *rires*

Vérités, le premier disque solo de Leo Leonard est maintenant disponible. Et à écouter très fort pour prolonger les beaux jours. Il sera à re-découvrir sur notre scène préférée le 10 décembre : au Pop Up! du Label.