[INTERVIEW] J+22 après un concert sold-out à La Cigale, rencontre avec Le Noiseur : l’artiste « relax » à suivre en 2023

Le Figaro disait cet été qu’il faisait partie des « artistes à suivre de très près ». Et pour cause.
Chanteur, auteur et compositeur depuis plus de dix ans, crooner pop aux influences rap, il chante la vie, l’amour, la mort en en faisant de la poésie des temps modernes.

Fin novembre, Le Noiseur réunissait près de mille personnes dans cette salle mythique qu’est La Cigale. Devant tous ces gens qui étaient venu le voir en tant qu’artiste principal de la soirée, Simon de son vrai prénom chantait son album Relax, et les cinq nouvelles chansons qui sortaient une dizaine de jours plus tôt, issues de la réédition de ce dernier disque.

Serein après un concert sold-out, Le Noiseur a accepté de répondre à quelques questions, à seulement cinq minutes de La Cigale. Rencontre avec un Artiste avec un grand A.

Musicaléomentvotre : Ma première question est très classique. Comment tu vas, Le Noiseur ?
Le Noiseur : Écoute, je vais plutôt bien, avec La Cigale qui s’est bien passée, c’était un gros truc donc je suis content. Je suis plutôt serein et content de l’année qui s’est écoulée.

M : Est-ce que tu peux te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
L.N : Je fais de la musique professionnellement depuis une petite dizaine d’année. Je suis chanteur-auteur-compositeur, et j’ai sorti mon deuxième album, Relax.

M : Une question me taraude : pourquoi Le Noiseur ?
L.N : J’ai voulu prendre un pseudonyme parce que mon nom, Simon Campocasso, c’est un peu compliqué à retenir. Donc quand j’ai voulu prendre un pseudo j’ai pris celui que ma mère me donnait quand j’étais petit : Le Noiseur, celui qui cherche des « noise », qui monte en l’air la tête de tout le monde.

M : Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la musique ton métier ?
L.N : C’est difficile à dire. Je fais de la musique depuis que je suis enfant, je faisais de la batterie et j’ai toujours aimé la musique. J’ai découvert le rap à 16 ans au lycée et cette musique me procurait tellement d’émotions que je me suis dit « Moi aussi je veux en faire ». À ce moment-là j’ai commencé à faire des trucs dans mon coin, et l’envie de faire de la musique et de la chanson de m’a jamais quitté. Plus ça va et plus j’aime ça, plus je prends du plaisir donc je continue.

: On peut dire que ta musique allie la pop, à de la chanson et à du rap, mais comment est-ce que toi tu la décrirais ?
L.N : Je dirais que c’est de la chanson française classique, de Gainsbourg ou de Delerme, mais mélangée à des influences rap qui sont quand-même présentes. La caractéristique de ma musique serait d’avoir deux influences, une moderne et une plus ancienne qui coexistent.

M : Tu viens de parler de Gainsbourg, mais quels sont les artistes qui t’ont le plus marqué en rap ?
L.N : Les premiers sont IAM et NTM : j’ai beaucoup écouté École du Micro d’Argent et Paris Sous les Bombes, Oxmo… tout le rap de la fin des années 90.

M : Si on revient sur ton parcours, tu as sortis plusieurs EPs dont le premier en 2014. Je t’ai découvert en 2016 avec Musique de Chambre et en 2021 tu sortais un album, Relax. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?
L.N : Relax c’est un disque qui est arrivé après l’EP Musique de Chambre, un long moment après le premier album. J’ai pris mon temps car je n’avais pas réellement réussis à aller là où je voulais avec ce dernier, donc j’ai pu avoir une grande réflexion sur ce que je voulais vraiment musicalement. Ça a commencé par Musique de Chambre avec une chanson qui a installé le truc, Summer Slow 88, un mélange de mes références des 90’s et de la chanson. Quand je l’ai écrite, j’ai eu le sentiment d’avoir composé quelque-chose qui me tenait à cœur depuis longtemps et ça a ouvert plein de choses dans mon inspiration, mon envie de faire des chansons. On retrouve donc un peu tout ça dans cet album, notamment grâce à ce titre, qui a toujours ces influences croisées à d’autres qui se sont rajoutées.

M : Tu l’as sorti après le COVID. Après avoir vécu un confinement, on peut se dire : comment pourquoi appeler son album Relax ?
L.N : C’est un petit peu ironique, même par rapport à l’époque etc.  Justement ça m’intéressait d’essayer de prôner ce truc de « relax ». J’ai perdu ma mère quand j’écrivais le disque, mais j’avais quand-même cette envie de continuer de vivre, d’avancer.

M : Pour Toujours est d’ailleurs une chanson qui parle de ta mère.
L.N : J’avais envie d’en parler un peu comme un cri, différemment de ma manière d’interpréter les choses jusqu’ici, avec une montée sans refrain. C’est arrivée un peu comme ça, sans prévenir.

M : La réédition de Relax vient de sortir, un an après l’album (le 16 novembre) et avec cinq nouveaux titres. Est-ce que tu peux nous présenter cette continuité ?
L.N : Ce sont des chansons que j’ai écrites cet été et non pas des chansons que j’avais en stock et qui n’étaient pas sur l’album. J’ai voulu les faire pour clore le chapitre Relax, pour préparer la suite musicalement parlant. J’avais envie d’aller un peu vers l’avenir. Sur scène, c’est bien d’avoir de nouvelles chansons aussi, notamment à La Cigale où j’ai pu les jouer, ramener un peu de nouveautés.

M : C’était un peu une suite logique finalement !
L.N : Tout à fait.

M : Est-ce que tu penses de ta musique connaitra un grand chamboulement depuis tout ce que tu as déjà fait là ?
L. N : Je pense que ça va évoluer, notamment grâce à la scène qui donne envie de faire d’autres choses. Sur le premier album je n’avais pas fait trop de concerts donc je n’ai pas réellement pu voir ce que c’était. Le fait de faire La Cigale ça donne envie de faire des chansons qui sont un peu pour la scène aussi, peut-être des choses un peu plus énergiques.

M : D’ailleurs, parlons-en de cette Cigale sold-out ! Qu’est-ce que ça fait de voir tous ces gens qui sont venus exprès pour t’écouter ?
L.N : C’était fou cette soirée. J’ai fait Le Café de la Danse en février et c’était la première fois que je faisais un concert où le public achetait sa place pour me voir moi, donc j’avais cette petite expérience. Mais là c’était assez fou ; il y avait quasiment 1 000 personnes, j’étais hyper surpris par leur accueil, je ne m’attendait pas à ça. J’espérais que ça allait plaire et que j’allais sentir qu’ils étaient contents d’être là, mais c’était au-delà de mes espérances.
Tout s’est à peu près bien passé pendant le concert ! Je parle pas-mal entre les chansons et beaucoup de choses se passent, c’était un peu une première. J’avais le trac mais cet accueil m’a fait tellement plaisir.

Le lendemain j’avais envie d’en refaire une, pour encore plus profiter.

M : J’avoue ne pas avoir pu venir au concert… Vous optez pour quelle formation sur scène ?
L. N : On était quatre : une batteuse, un claviériste et un guitare-basse-clavier. Moi je fais un peu de synthé, mais je chante principalement. À un moment donné il y a aussi eu un quatuor à cordes, et ça c’était beau.

M : Et comment était le public avec les nouvelles chansons ?
L.N : Enthousiaste !  J’ai aussi senti que le quatuor avec beaucoup plu.

M : Tu prépares déjà de nouvelles choses ?
L.N : Là je ne vais pas ressortir quelque-chose dans l’immédiat, mais il va y avoir pas-mal de dates en 2023, je vais beaucoup tourner. Je vais essayer d’écrire quand j’aurais du temps car je n’aime pas avoir des périodes trop longues, on met du temps à retrouver le niveau qu’on avait… Ce n’est pas bénéfique.

M : Justement, tu dirais que tu es plus « team studio » ou « team scène » ?
L. N : J’aime vraiment les deux en fait, alterner. J’aime bien être seul en studio, et en même temps on est content d’aller sur scène et de voir du monde.

M : D’ailleurs, comment est-ce que toi tu procèdes pour enregistrer tes chansons ?
L.N : Il n’y a pas vraiment de règles. C’est toujours un petit miracle quand tu fais une chanson dont tu es content : tu ne sais pas trop comment ça s’est fait. Idéalement j’aimerais bien que le texte vienne en premier, mais parfois c’est une envie musicale qui fait que tu trouves de l’inspiration.

M : On retrouve deux thèmes dans ce disque qui peuvent être un peu considérés comme contradictoires : l’amour et la mort, tout ça sur une musique quand-même solaire. C’est un très beau mélange, mais c’est vrai qu’on ne s’y attend pas toujours.
L.N : Quand tu fais de la musique, ce qui est intéressant c’est que tu as la partition musicale et le texte. C’est toujours bien d’avoir un texte en contrepoint qui vient raconter autre-chose que ce que raconte la musique. Ça créer une troisième chose un peu inattendue et j’aime bien les contrastes.

M : Comme je te disais tout à l’heure, je t’écoute depuis quelques années et j’ai pu constater ton évolution. Mais qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
L.N : Ah… on peut me souhaiter de faire une belle tournée, de continuer de prendre du plaisir sur scène, de faire des concerts et puis d’explorer de nouvelles voies.

M : Comme faire des feats avec des artistes, par exemple ?
L.N : Ah ouais ! C’est vrai que je n’en ai jamais fait pour l’instant.

M : Tu penses à quelqu’un en particulier ?
L.N : Mon feat idéal serait Sébastien Tellier et Mariah Carey. Un trio.

M : *rires* Je demande à voir !
L.N : Et bien on verra si ça se fait ou pas *rires*.

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Le Noiseur sera en tournée dans toute la France en 2023. À bon entendeur.