


Certains artistes nous marquent des années en arrière, et reviennent d'un jour à l'autre sur le devant de la scène. C'est à ce moment là qu'on se rend compte que ces Artistes avec un grand A, continuent d'évoluer, en empruntant une direction encore plus jolie que précédemment. Awir Leon en est l'exemple parfait. Découvert sur une scène dite lambda dans le 95 il y a maintenant plus de cinq ans, se fut une joie immense de voir qu'un nouvel album était prévu pour cette année. Après avoir sorti les clips de Coming Home et de Stars, puis il y a 24 heures celui de A Million Other Days, il était grand temps pour Musicaléomentvotre d'aller à sa rencontrer. Si au premier abord cette interview peut paraitre classique, je me suis rendu compte qu'elle ressemblait surtout à une conversation à cœur ouvert, comme on en a peu faite. Alors que la sortie de son troisième album, Love You, Drink Water approche à grands pas, rencontre avec un des artistes qui ne quittera pas de si tôt nos écouteurs.
C’est l’heure de l’interview.
MUSICALÉOMENTVOTRE : Salut François, comment est-ce que tu vas ?
AWIR LEON : Ça va très bien ! Je suis content que l’album sorte enfin, content d’avoir les concerts qui vont avec la sortie. Ça fait du bien de tout enclencher.
M : C’est un très bel album, c’est super comme retour !
A.L : Merci !
M : Pour continuer dans les questions un peu « basiques », est-ce que tu peux te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
A.L : Bien sûr. Je m’appelle Awir Leon, je suis musicien, beatmaker, producteur, performeur et danseur. Je suis français mais installé à Amsterdam et je sors mon troisième album le 24 mars.
M : J’aimerais qu’on fasse un petit retour sur d’où tu viens. Pourquoi Awir Leon ?
A.L : Léon c’est mon deuxième prénom, celui de mon grand-père, et que j’ai pris à l’origine quand j’ai lancé mon projet en solo. À la base j’étais dans un groupe, Unno, que tu connais ! Après avoir lancé mon projet solo sous le nom de Léon, j’ai eu un pote gallois plusieurs années plus tard qui, quand il parlait avec ses parents au téléphone, m’a fait aimer le langage welsh, je trouvais ça fascinant. Je lui ai donc demandé des mots en welsh, dont Awir qui veut dire « ciel et air ». Je ne l’ai pas vraiment pris pour la signification, mais surtout parce que j’adorais le mot.
M : C’est beau ! Tu disais au début que tu étais à la fois musicien et danseur, art par lequel je t’ai découvert il y a quelques années maintenant…
A.L : Ah ouais ? Avec quoi ?
M : C’était lors d’un spectacle à Saint Gratien (95) où tu faisais la musique d’un spectacle de danse, en live.
A.L : C’était Sunny ! Trop bien !
M : C’était génial ! Et j’en profite pour en apprendre plus sur toi, et sur le lien que tu as avec l’art de manière générale ?
A.L : C’est beaucoup lié à ma mère qui a créé une école de danse dans le Nord, quartier où j’ai grandis. Elle n’a jamais été danseuse mais a toujours été passionnée et a voulu enseigner la danse et la rendre accessible dans le quartier. Il y avait des cours de qualité et ça a vite grossi ! À partir d’un moment, la municipalité l’a aidé et une école de musique a été créée au-dessus de l’école de danse. Donc avec mes frères et sœurs on a grandi là-dedans : ma mère donnait des cours jusqu’à 23h00, on squattait ! On avait de la chance car on avait accès à tous les instruments, et c’était le quotidien… au lieu de squatter dans le quartier *rires*.
C’est mon lien de base. J’ai une famille polonaise et on est tous un peu comme ça. J’ai l’impression qu’il y a un gros lien avec l’art. En tout cas, lors de nos fêtes de famille il n’y avait jamais de CDs, c’était toujours mon grand-père, ses cousins, qui sortaient des instruments et jouaient en live pendant douze heures d’affilée.
M : Gros concert !
A.L : Carrément ! La musique était tout le temps présente. À la base j’étais surtout passionné de musique, je ne dansais pas quand j’étais enfant même si j’étais exposé à la danse. Je n’ai pas assumé avant mes 16 ans de danser au milieu du quartier, c’est toujours compliqué pour les gars… Mais ça s’est débloqué.
M : C’était un peu la suite logique d’en faire toute ta vie, finalement.
A.L : Carrément ! Et c’est marrant car on est tous passés par là avec mes frères et sœurs, mais je suis un peu le seul à être resté dans ce milieu-là.
M : Tu parlais de Unno, qui était un trio. Je vous ai vu en concert, je ne me rappelle plus où ni quand c’était, mais j’ai été marquée par une reprise de Sunny, que j’écoute encore beaucoup aujourd’hui… est-ce que tu peux nous parler de cette époque ?
A.L : Ce trio a commencé par un duo avec Joachim. À cette époque je faisais que des instrus pour des rappeurs, avec quelques chansons timidement, et Joachim était plutôt beatmaker ; j’ai commencé à rapper sur ses instrus qui étaient et sont toujours mortelles. Au fur et à mesure, on a appris à se connaître et on s’est rendu compte qu’on avait tous les deux beaucoup d’influences au-delà du rap et ça s’est vite étendu à d’autres genres : de l’électro, de la soul, de la bossa nova… tout ce qu’on avait en commun. Deux ans après on a rencontré Abraham, qui est aussi un beatmaker, chanteur, compositeur. Il nous a rejoint et ça a encore plus augmenté le nombre d’influences et nos envies. C’était un joyeux bordel *rires*.
M : Et pour parler des influences justement, quelles sont les tiennes ?
A.L : Il y en a beaucoup… ! Il y a un album que je cite tout le temps car il est dans ma vie depuis très longtemps : Mama’s Gun d’Erykah Badu. Ou encore Voodoo de d’Angelo… c’est un peu les albums qui tiennent. Après, en étant ado j’ai beaucoup été influencé par Mos Def, encore Erykah Badu, J Dilla. Et de là je suis parti vers des beatmakers comme Flying Lotus qui ne faisaient pas que des sons pour des rappeurs mais qui sont devenus des entités en elles-mêmes, ce qui m’a ouvert vers des choses plus électroniques comme James Blake ! Ces dernières années, les grosses influencent que je peux citer vont de Franck Ocean à Radiohead, en passant par Jimmy Hendrix différemment…
M : Tout un package !
A.L : Ouais ! Et là, je ne vais pas te mentir, ça doit faire deux ans qu’à la maison je n’écoute que de l’afro-beat *rires*.
M : Ce qui permet une ouverture vers quelque-chose de nouveau…
A.L : C’est sûr que ça va commencer à déteindre sur moi *rires*. Et puis, je ne vois pas vraiment l’intérêt de se limiter dans quoi que ce soit. Même jeune, je ne me suis jamais revendiqué d’un genre, même quand je n’écoutais que du rap. Ça reste ma base culturellement mais ce que je fais aujourd’hui est loin de ça. Ça l’est dans l’esprit mais pas forcément dans la forme.
M : Disons que quand tu as la possibilité de tout faire, autant en profiter et se lâcher.
A.L : C’est clair.
M : Pour revenir encore plus dans le passé, tu composais à l’époque de la musique pour des compagnies de danse, dont Emmanuel Gat. Comment tu arrivais à lier ta musique, avec Unno et en solo, et en même temps continuer d’accompagner la compagnie ?
A.L : Là je compose toujours pour des pièces de danse, notamment avec Amala Dianor, et ça prend du temps mais j’adore ! Il y a une certaine liberté, des choses que tu peux faire dans une bande son que tu ne peux pas forcément faire dans la musique pop, notamment avec des textures. Il y a vraiment ce plaisir-là de répondre à ce que je vois et à la demande du chorégraphe, de donner ma lecture de la pièce en plus de ce qui a été écrit. Pour moi, c’est vraiment différent et c’est un peu l’endroit où j’expérimente le plus. Les projets se nourrissent, mais c’est vrai que ça prend du temps.
M : J’imagine bien. Enfin, parlons maintenant de ce troisième album, qui sort donc le 24 mars. J’ai ouïe dire que tu avais écrit et composé certains titres lors d’une certaine tournée, pendant laquelle tu étais en première partie des concerts de Woodkid. Je voulais savoir comment s’était passé cette tournée, et surtout ce que tu as ressentis lorsque tu jouais tes titres devant un public qui te connaissait… ou pas du tout.
A.L : Oh là ! La tournée de Woodkid était absolument mortelle ! On est entrés en contact en 2017 après mon premier album Giants. Il est tombé sur l’album, il m’a contacté et on a fait du son ensemble plusieurs fois. Et puis à un moment il m’a proposé cette tournée, qui a été décalée avec le Covid mais qui a fini par se faire. Pour moi, c’était une tournée en étant dans son groupe mais aussi en tant que première partie, j’ai surkiffé. Jouer dans le groupe c’était génial, et pouvoir montrer ma musique avant, dans des salles énormes auxquelles je n’ai pas encore accès, c’était fantastique. Beaucoup de gens ont découvert le projet grâce à cette tournée, j’ai rencontré beaucoup de monde et ai pu expérimenter le fait de jouer dans des grandes salles. Ça te fait regarder la musique différemment, avoir une nouvelle approche de la composition ; c’était vraiment constructif.
M : Vous aviez fait combien de temps de tournée ensemble ?
A.L : En tout on a fait deux ans. On avait compté, ça tournait autour de 80 dates ! Et puis… tu jouais dans l’acropole d’Athènes *rires*, c’était une salle et un public mortel, qui était vraiment là pour la musique.
Pour répondre à ta question sur les tracks de l’album, en fait il y a eu trois paquets de morceaux dans l’album. Un premier qui a été écrit comme les deux albums précédents, c’est-à-dire moi, seul à la maison, avant de passer en post-production avec mon équipe et mes potes de base. Ma clique quoi ; mais ces morceaux partent vraiment de moi. Il y a eu une seconde phase qui est venue de la tournée de Woodkid, j’ai écris des morceaux pour le live… et le fait que la tournée ait été décalée finalement c’était bien car une fois arrivée, je n’avais plus du tout envie de jouer les sons de l’album précédent, Man Zoo. J’avais envie de nouveau et je continuais d’adapter au fur et à mesure des lives. Du coup, les morceaux qui sont dans l’album sont les morceaux approuvés par le live *rires*. C’est génial car à l’époque, c’est comme ça qu’ils faisaient : d’abord tu jouais les morceaux sur scène, et seulement après, tu les sortais (et ce processus-là a vachement de sens…).
Il y a eu une dernière phase de morceaux qui viennent d’une semaine de studio où j’étais avec la même équipe. On s’est tous calés avec un instrument, comme un groupe traditionnel. On écrivait le morceau et on l’enregistrait en une prise ; c’était une semaine tellement productive qu’il y a la moitié de l’album qui a été écrite pendant cette semaine.
M : C’est ouf. Il y a aussi un morceau dans cet album que tu as sorti il y a quelques temps…
A.L : Anthem Grey !
M : Exactement ! Pourquoi avoir choisi de mettre ce titre là et pas un autre ?
A.L : Il fait partie de cette génération de morceaux là pour moi. La raison pour laquelle il y a eu tellement de distance entre la sortie de ce titre et le reste, ce n’était pas vraiment artistique, c’était plutôt chiant *rires*. En tout cas, artistiquement pour moi, il appartenait à cet album-là.
M : Donc il est dedans ! J’aimerais bien aussi qu’on revienne sur le titre de ton album, Love You, Drink Water, qui peut paraitre anodin… mais pas tant que ça.
A.L : L’histoire est trop mignonne. J’ai fait un post d’ailleurs sur Instagram où j’explique l’histoire, et tout le monde commente « Oh c’est trop mignon » etc…
M : Oh c’est mignon, on va acheter *rires* !
A.L : *rires* L’histoire est très simple en fait. Ma nièce Viola avait trois ans à l’époque, je la gardais et quand ses parents sont venus la chercher elle m’a dit « Love you, drink water ». C’était à un moment de ma vie où je n’étais pas au mieux de ma forme ; ça m’a touché par rapport à tout ce qu’il se passait dans ma tête. C’était une sorte d’éclair de simplicité et de clarté auquel je me suis beaucoup accroché après. Il me semble que j’avais terminé d’écrire l’album quand elle m’a dit ça, et c’est devenu une espèce de mantra que je voulais répéter au gars que j’étais pendant que j’écrivais l’album : prend soin de toi, quoi.
M : Et par rapport à l’album, tu as déjà sorti deux singles et deux clips : Coming Home et Stars. On ressent tout le temps la notion de mouvement, que ce soit dans la voiture ou en dansant, ce qui fait d’ailleurs ta « marque de fabrique ». Comment tu analyses cette notion ?
A.L : Je pense que même inconsciemment je fais tout le temps des morceaux pour danser, même si ce n’est pas toujours une évidence, que ça nous fait danser d’une autre manière. Il y a tout le temps du mouvement dans mes morceaux, aussi par rapport au fait de voyager, même si c’est juste marcher dans la rue ou prendre le train. En tout cas quand je compose, j’ai besoin que ça me transporte quelque-part et j’ai l’impression que ça a cet effet là sur les gens aussi.
M : Oui je confirme, et c’est très beau. De qui tu t’entoures justement, pour réaliser tes clips ?
A.L : Pour Coming Home, c’est Neels Castillon (qui avait aussi fait le clip de Anthem Grey) ; et pour Stars, c’est Ella Hermé. Et il y a encore deux singles avant la sortie de l’album…
M : Oh ! Ça tease !
A.L : Oui, ça arrive bientôt ! C’est A Million Other Days (ndlr : disponible depuis 24h) et Neelam Stone, avec des clips… plus ou moins *rires*.
M : Gardons le mystère ! Et alors, comment se sont passées ces collaborations, toujours pour les clips ?
A.L : Avec Neels on a travaillé sur un projet qui s’appelait Mains, en Islande ; c’est à ce moment qu’on est devenu très potes et c’était une évidence. Et pour Ella, je l’ai découverte grâce à mon manager, j’ai beaucoup aimé son travail. C’est intéressant de bosser sur l’image et d’essayer de trouver quelque-chose de différent à chaque fois.
M : Pourquoi alors, sortir ces titres là en premier, pour annoncer l’album ?
A.L : *silence*, c’était l’instinct. Pour Coming Home, ce n’était pas forcément prévu comme ça, et je trouve qu’en plus c’est plutôt un titre de fin d’album, mais la sensation correspondait bien au moment. Et puis c’est toujours compliqué de savoir quel morceau il vaut mieux sortir en premier, il y a tellement de styles différents dans cet album… dans tous mes albums mêmes. J’ai envie de montrer aux gens qu’il va y avoir beaucoup de styles, sans pour autant les perdre non-plus. Beaucoup de personnes m’ont découvert avec Wolf et le titre qui est sorti juste après était Anthem Grey. Je pense que si tu me découvres avec Wolf et que le truc d’après est Anthem Grey, je me mets à la place des gens et soit tu es d’accord avec un artiste qui fait ce qu’il veut, soit non.
Je trouve que c’est cool de briser les barrières purement marketing. Enfin, ce serait peut-être plus facile de me vendre mais bon *rires.
M : Oui mais bon, est-ce que tu ferais vraiment ce que tu aimes ? On ne sait pas, alors autant briser les codes.
A.L : Exactement ! Moi, les artistes qui m’ont fait du bien quand je grandissais et encore maintenant, c’est ceux qui ont toujours été honnêtes en faisant ce qu’ils veulent. Et je crois encore à ça !

M : Revenons sur ton public, qui continue de te découvrir. Au tout début de notre discussion, tu parlais des quatre dates qui vont accompagner la sortie de ton album. Comment tu te sens ? Pressé ?
A.L : Ouais ! Là je travaille sur le set et ça va être un super bordel, j’ai trop hâte ! *rires* Le 17 mars à La Boule Noire (Paris), le 18 au Volta (Bruxelles), le 20 à Badehaus (Berlin) et le 21 au Lower Third (Londres).
Ce sont mes premières dates en headline, ça va être très cool ! Je me suis toujours demandé ce que ça faisait de jouer devant des gens qui viennent te voir toi, qui connaissent tes morceaux… jusque maintenant je n’ai fait que des premières parties où le seul but est de convaincre.
M : Alors que là…
A.L : C’est complètement différent. Je peux m’amuser à faire ce que je fais d’habitude en live, c’est-à-dire des versions différentes. Et là, je peux le faire tout en sachant que la plupart des gens qui seront là connaissent l’originale, donc pourront capter ce qui a changé entre les deux versions, et rien que ça c’est mortel déjà.
M : Et c’est un peu comme une mini tournée !
A.L : Grave ! Et j’espère que ça va bien se développer derrière.
M : Alors résumons : la sortie de l’album, les quatre concerts… et après ?
A.L : J’espère tourner, donc que l’album sera écouté. Je suis un gars de la scène, c’est ce que j’aime faire !
M : Tu préfères la scène au studio ?
A.L : J’adore les deux, mais ma vraie place, c’est la scène. Je pense honnêtement que je suis meilleur sur scène qu’en studio *rires*. J’ai tendance à beaucoup me prendre la tête, et contrairement au studio, cette sensation disparais en concert. J’adore ça.
Et puis il y a aussi le chorégraphe dont je parlais, Amala Dianor. On va monter une pièce de danse et vidéo ensemble, qui sera au Philarmonie à Paris pendant Days Off. C’est trop bien ! Il va reprendre le set que je créer pour mars, et chorégraphier un solo de danse pour moi là-dessus, en faisant une vidéo en live. Donc je jouerai en même temps que je danse *rires*.
M : C’est extrêmement bien comme concept !
A.L : Ouais ! Ça faisait longtemps que je voulais faire ça avec lui donc c’est génial.
On travaille aussi sur sa nouvelle pièce à lui, dont la première est en décembre et j’ai super hâte car il veut que je fasse une bande-son club. Je fais beaucoup de musique club mais que je garde un peu pour moi… alors ce sera vraiment la première. Je pense que pour les prochaines années, j’ai vraiment envie de lâcher tout ce que je sais faire. C’est possible qu’il y ait des projets plus expérimentaux, plus club… des choses vont se passer ! *rires*. Je suis très productif sur plein de choses, mais j’en ai gardé un peu trop pour moi. J’ai voulu clarifier un petit peu le message d’Awir parce qu’on disait que j’étais trop bordélique, et je ne suis pas d’accord avec ça… donc je vais aller dans l’autre-sens ! *rires*
M : *rires* c’est génial ! En tout cas j’ai hâte de tout découvrir. L’année va être trop bien !
A.L : Grave, moi aussi j’ai hâte !
AWIR LEON, troisième album Love You, Drink Water, disponible le 24 mars.
En concert à La Boule Noire le 17 mars.